Moi je crois pas !

Charles Tordjman

De Jean-Claude Grumberg
Mise en scène : Charles Tordjman
Scénographie : Vincent Tordjman
Lumières : Christian Pinaut
Musique : Vicnet
Costumes : Cidalia Da Costa
Maquillage : Cécile Kretschmar

Avec
Pierre Arditi et Catherine Hiegel

Production Théâtre du Rond-Point/Le Rond-Point des tournées, en partenariat avec le Centquatre et la Compagnie Fabbrica
La Compagnie Fabbrica est financée par le Ministère de la Culture (DGCA), la Région Lorraine, le CR de Meurthe-et-Moselle

Calendrier
Du 4 février au 24 mars 2012 à 18h30 au Théâtre du Rond-Point
Relâche les lundis, les 5  février, 6, 7, 8 et 13 mars

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Monte le son qu’on loupe pas les pubs.
Jamais on les aura vus comme ça, Pierre Arditi et Catherine Hiegel. Au pire de l’humanité à vif, à nu, vieillards tendres avachis d’un amour retombé comme un soufflé. Un homme, une femme, et le temps qui a fait son œuvre ; poison lent. Fini la séduction, les élans de l’amour naissant. Monsieur et Madame s’affrontent. Ils se cherchent des poux, provoquent leur guerre intestine. Ils conjurent l’ennui familier par les accrocs de la dispute. Les écrivains ont-ils des nègres ? Le onze septembre est-il un coup monté ? Lui n’y croit pas, elle si. Elle croit en l’existence du yeti, elle croit que les fèves provoquent les prouts. Lui, non. Ils luttent. Batailles. Et les soirées passent. Et la télévision qu’on allume quand la trêve est possible. Deux bêtes de scène labourent les terres fertiles des idées reçues, des préjugés, et de la bêtise partagée. Portraits au vinaigre d’une France à pantoufles très élimées et à télé trop allumée.

Né en 39, bardé de médailles, de Molières, l’auteur de L’Atelier, de Zone libre, scénariste attitré de Costa Gavras, ou du Dernier métro de Truffaut, Grumberg est lauréat des grands prix de l’Académie française et de la Sacd pour l’ensemble de son œuvre. Le metteur en scène Charles Tordjman, qui fut directeur de la Manufacture, CDN de Nancy, dirigeait récemment Vers toi terre promise, tragédie dentaire du même auteur, succès mordant. Pour le metteur en scène Moi je crois pas !, « c’est une France qui aurait perdu la mémoire. Une France rétrécie comme une île qui aurait peur d’être dévorée par d’étranges animaux étrangers. Une France aux fenêtres fermées qui devine les ombres à l’existence improbable, une France qui oublie qu’elle n’est pas seule. Une France qui s’effraie de cela en toute innocence. Une France en apesanteur. » Le tandem Grumberg / Tordjman oppose deux blocs, deux humanités bouffées par les ravages de la routine qui s’affrontent comme deux pays en conflits. Avec le temps, les opposants oublient dans la querelle les raisons de la hargne, de la petite torture journalière.